Karina Fjällström

16- Karina Fjällström

Karina Fjällström

Heureux numéro 100 et dernière photo. Ce qu’il y a de suédois, c’est cette ouverture sur l’extérieur, cette relation forte à la nature. Karina vient d’une famille d’agriculteurs près de Luleå. Elle a appris la menuiserie, a mis une annonce à la radio pour trouver une caravane de bûcherons, a acheté une roulotte en ruine qu’elle a transformée en un palais tzigane d’un goût irréprochable.
Cette fille originale a créé le café-caravane qui se trouve à Gammlia près du Musée Folklorique. Elle y vend les gâteaux délicieux qu’elle réalise en suivant les recettes de sa mère et l’hiver, elle rend visite à ses amis ou fait des voyages… Elle a ramené d’Egypte, d’Inde et d’ailleurs quelques souvenirs et petits objets. Ambiance rose et vert-indien, niche orientale surélevée pour dormir, petites loupiotes vacillantes et colorées, paillettes dorées au mur (matériel pour carrosserie) et coussins andalous, le tout encadré d’une façade de bambou en ogive. En face de ce décor, la cuisine : série de petits tiroirs d’un côté, table pliante de l’autre, qui se transforme une fois soulevée à la verticale en un placard à vaisselle. C’est bourré d’idées géniales. Des coins sont décorés de petits tableaux servant de présentoirs à boucles d’oreilles. Ici un mini temple bouddhiste, là une bouteille de vieux rhum de la Martinique. Sur un poster, une femme en tenue de travail fait un bras d’honneur : « We can do it ! ».
Elle m’explique qu’en hiver, elle remplit le poêle de bois sec pour l’entendre ronfler toute la nuit (-35° dehors) et que l’été, elle fait la vaisselle dehors, posant le tuyau sur la toile cirée vichy, arrosant l’herbe et rafraîchissant ses pieds nus. En prime… une grande pelouse au pied des trois marches, la rivière derrière les arbres, le bois tout autour et un centre sportif un peu plus loin avec Yoga, Tai-chi et jacuzzi. Bref, de quoi remplir une vie – à regarder filer les étoiles.