Ils ont sorti leur gilet phosphorescent, quitté leurs campagnes, petites villes, zones périphériques, pour rejoindre les ronds-points et les grands centres urbains, pour qu’on les voie, eux, les invisibles et pour qu’on les entende, eux, les inaudibles… Mais a-t-on bien regardé ces lieux qu’ils habitent au quotidien, qu’ils voient de leur fenêtre, qu’ils traversent en allant conduire leurs enfants à l’école ? Sait-on chercher ailleurs que dans les manifestations et les actions – dont on a vu l’ampleur – le timbre de leur voix, la forme de leurs désirs, la couleur de leurs rêves ? En suivant la terre qui tremble tout le long de cette mobilisation, j’observe les lieux ordinaires où le trouble est apparu et ma caméra agit comme une caisse de résonance.
Il a été présenté aux États généraux du film documentaire de Lussas, au festival du Cinéma du Réel, à Beaubourg, à l’IDFA International Documentary Filmfestival d’Amsterdam…